Des chercheurs du groupe de recherche sur l’alimentation, la biochimie nutritionnelle et la santé de l’Universidad Europea del Atlántico (Université européenne de l’Atlantique, UNEATLANTICO), tels qu’Irma Domínguez, Francesca Giampieri, Maurizio Battino et José Quiles, étudient l’impact et les bienfaits du resvératrol sur la santé vasculaire.
Les maladies cardiovasculaires constituent un problème de santé majeur à l’échelle mondiale, et les facteurs alimentaires jouent un rôle crucial dans leur prévention et leur gestion. Le resvératrol, connu pour son potentiel antioxydant et anti-inflammatoire, est l’un des composés bioactifs qui a fait l’objet d’une attention considérable. Plusieurs études se sont intéressées à cette substance et à son impact sur la santé cardiovasculaire, mais leurs résultats sont contradictoires. Aujourd’hui, une nouvelle perspective émerge, suggérant que la clé des bénéfices du resvératrol se trouve dans la flore intestinale.
Le resvératrol, un polyphénol appartenant à la famille des stilbènes, se trouve dans des aliments tels que le raisin, les baies et le vin rouge, et a suscité l’intérêt des chercheurs en raison de sa structure moléculaire et de ses effets bénéfiques potentiels sur la santé. Dans l’organisme, cette substance présente des propriétés antioxydantes, anti-inflammatoires et de modulation des voies de signalisation cellulaire, qui pourraient théoriquement favoriser la santé cardiovasculaire.
Cette étude s’est concentrée sur le microbiote intestinal, une communauté de micro-organismes vivant dans le tractus gastro-intestinal. Elle a mis en évidence un lien entre ces habitants de l’intestin et la manière dont l’organisme métabolise le resvératrol. En d’autres termes, les bactéries intestinales peuvent influencer la manière dont le resvératrol est décomposé et utilisé dans l’organisme, ce qui influe en fin de compte sur ses effets bénéfiques sur la santé. La compréhension de cette relation complexe pourrait être la clé de l’exploitation du potentiel unique de cette molécule pour l’optimisation de la santé vasculaire.
Le resvératrol contenu dans les aliments, généralement sous sa forme glycosylée, est connu sous le nom de piceidine et de polydatines. Après ingestion, cette substance traverse le tractus gastro-intestinal et est absorbée à 70 %. Cependant, une fois dans l’intestin, elle se lie à différents nutriments qui affectent sa capacité d’absorption. La biodisponibilité du resvératrol dans le sang est faible, car il est principalement métabolisé dans le foie par des processus de glucuronidation et de sulfatation. Il peut également être métabolisé en d’autres sous-produits, tels que le piceatannol et le dihydroresveratrol, principalement sous l’action des bactéries intestinales. Le microbiote joue donc un rôle crucial dans le métabolisme du resvératrol.
En outre, des études in vitro et in vivo ont examiné l’effet des métabolites dérivés du resvératrol sur les résultats cardiovasculaires. Le piceatannol s’est avéré avoir un puissant effet vasorelaxant. Il a également été rapporté qu’une supplémentation en resvératrol réduisait la production de triméthylamine (TMA) et de N-oxyde de triméthylamine (TMAO), régulait le métabolisme des acides biliaires et diminuait la taille des lésions athérosclérotiques dans des modèles animaux. En outre, il a été démontré que le microbiote influencé par le resvératrol provoque des changements bénéfiques dans différents marqueurs, tels que la régulation de la pression artérielle, l’homéostasie du glucose, l’activation physique et la prévention de l’hypertrophie cardiaque chez l’animal.
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